Le locavorisme, de quoi s’agit-il ?
L’expression a été créee en 2005 aux États-Unis, et le concept qui lui est associé a peu à peu conquis une visibilité médiatique en Occident, notamment via des expériences de consommation locale. Les défenseurs et militants de ce mouvement ne manquent en effet pas d’arguments.
Le locavorisme, comme il l’a été évoqué précédemment, permet d’éviter les longs transports, surtout ceux jugés particulièrement inutiles ; une récente étude allemande a démontré qu’un yaourt distribué dans les grands magasins du pays avait parcouru près de 10 000 kilomètres entre sa sortie d’usine et son arrivée dans les rayons des supermarchés, alors que les sites de production et de distribution étaient tous deux situés en Allemagne. Ce genre de déplacements superflus entraîne évidemment une surconsommation de carburant (le yaourt allemand en question prenait même l’avion). Pour donner une définition plus stricte, le locavorisme consiste en la consommation d’aliments produits dans un rayon de 100 à 250 kilomètres maximum par rapport à son domicile.
On peut considérer ce mouvement premièrement comme étant en opposition avec l’agriculture intensive et dépendante des produits phytosanitaires (notamment le fameux glyphosate), telle que lancée dans les années 60, et qui a commencé à atteindre ses limites dès les années 80. Elle fut notamment remise en cause à l’époque par la réforme de la Politique Agricole Commune en 1984. Mais il ne s’agit pas uniquement d’une résistance ; le locavorisme tend à renouer avec l’agriculture traditionnelle et une qualité supérieure des produits accessibles aux consommateurs, sans se couper pour autant de la modernité. Il est tout à fait envisageable d’affirmer aujourd’hui qu’avec la multiplication des camionnettes électriques, le locavorisme fera bientôt valoir pleinement ses avantages, dans le cadre de la promotion des circuits courts.
Des plateformes internet en soutien du locavorisme
Les chiffres officiels en France comme à l’étranger démontrent une augmentation rapide et impressionnante du nombre d’agriculteurs passant au bio, d’année en année. De même, il existe d’importantes reconversions professionnelles de la part de personnes au départ extérieures au monde agricole, dont un pourcentage notable d’individus pourtant hautement diplômés, qui souhaitent rompre avec un milieu qu’ils et elles jugent comme étant abstrait, voire dangereux. L’univers des affaires et de la haute finance, tout particulièrement.
Cependant, il reste très difficile pour un particulier, déjà agriculteur/trice ou non, de financer l’achat des outils agricoles nécessaires à la conduite de son entreprise. Et ce d’autant plus que la profession n’est pas véritablement « rentable », surtout dans le cadre d’une agriculture bio et non-intensive. Parallèlement, la PAC reste très favorable aux grosses structures et grands domaines terriens, depuis la contre-réforme de 2003, et affiche d’invraisemblables retards de paiement en ce qui concerne les agriculteurs bio.
Néanmoins, côté producteurs, il existe des plateformes qui proposent des tracteurs sous la forme d’ annonces avec des modèles récents, à bas prix, et à proximité, comme c’est le cas pour agriaffaires.com. Pour moins de 30 000 euros, voire 25 000, une personne désireuse de se lancer dans l’agriculture bio peut se procurer des machines tout à fait convenables. Certains équipements s’avèrent extrêmement abordables, parfois à moins de 10 000 euros, pour ce qui est des tracteurs datant des années 80.
En ce qui concerne la vente des produits issus de cette agriculture de proximité, prônée par le mouvement locavoriste, des sites comme celui de La Ruche qui dit Oui , un réseau de distribution en lien avec de petits producteurs, permettent des perspectives encourageantes. La Ruche qui dit Oui dispose de nombreux points de vente sur l’ensemble du territoire, et mise sur l’utilisation du numérique pour le rassemblement des cultivateurs, maraîchers et autres acteurs majeurs de la transition énergétique et écologique, au cœur de l’agriculture de demain.