La pandémie de Covid-19 a fait subir à l’économie mondiale une récession record en 2020. Les États ont dévoilé les uns après les autres les chiffres de la chute de leur PIB, atteignant parfois les 20 % (chute de 13,8 % en France sur le deuxième semestre de l’année 2020, chiffres INSEE). À y regarder de plus près, cette récession mondiale cache en réalité de profondes disparités entre les pays et surtout entre les secteurs.
Certains entrepreneurs ont su tirer leur épingle du jeu et tirer profit de la crise sanitaire pour étoffer leur activité, quand d’autres ont subi les ruptures d’approvisionnement ou n’ont pas su ou voulu prendre le virage de la digitalisation.
Gagnants VS perdants : cette formule simple ne cache-t-elle pas une réalité plus complexe ? Les conséquences de la pandémie de Covid-19 ne sont-elles qu’un épiphénomène ou bien vont-elles pousser la mondialisation à se réinventer ? Éléments de réponse.
La mondialisation ébranlée ?
Cette pandémie est arrivée dans un contexte de généralisation du libre-échange et de dérégulation financière au niveau mondial. Du côté des pays du Nord, ce modèle économique était accusé d’avoir généré un sentiment de déclassement des classes moyennes et causé la désindustrialisation, tout en créant de grandes richesses pour certains. Dans les pays du Sud, cette même mondialisation a permis de faire émerger des États restés dans l’ombre jusqu’alors et de sortir des millions de femmes et d’hommes de l’extrême pauvreté.
Avec la pandémie, cette économie mondialement interconnectée, devenue la norme depuis une bonne vingtaine d’années déjà, a montré de grandes vulnérabilités. Du fait de la fermeture des frontières, les relations économiques existantes se sont interrompues, provoquant des ruptures d’approvisionnement. Les dépendances interétatiques ont révélé des vulnérabilités. Les pays occidentaux ont pris conscience de leur dépendance vis-à-vis de certaines zones dans des secteurs clés, celui de la santé par exemple.
Cette pandémie portera-t-elle le coup de grâce à une mondialisation déjà fort critiquée ? Probablement pas, mais elle va en accélérer l’évolution et les mutations. Certains États ont compris la nécessité de maintenir sur leur sol certaines activités productives.
Internet et le e-commerce en pleine flambée
Restauration, tourisme, aérien : des secteurs durement touchés
La restauration figure parmi les secteurs les plus durement touchés. Les cafés et restaurants, fermés durant une bonne partie de l’année 2020, et d’ailleurs toujours fermés en France, mettront des mois à se relever des pertes financières engendrées par la pandémie. Les parcs de divertissement et d’attraction sont dans la même situation.
L’économie du tourisme international a subi et continue de subir les conséquences des confinements et des fermetures des frontières. Les conditions de départ et de retour, parfois très strictes dans certains pays, n’encouragent pas à voyager. D’autant que les avions, dont les passagers sont forcément confinés durant tout le temps du vol, sont pointés comme des endroits à risque. Les efforts mis en œuvre par les compagnies aériennes pour rassurer les voyageurs peinent à porter leurs fruits, et ces dernières affichent des pertes record.
Les secteurs porteurs pour investir en 2021
Crise sanitaire oblige, le marché pharmaceutique est en pleine expansion et attire plus que jamais les investisseurs. Le secteur a connu une très forte croissance en 2020, si vous souhaitez vous lancez sachez qu’il existe des outils en ligne permettant de simuler des prêts. La croissance devrait se poursuivre en 2021 en raison de la course à la vaccination dans laquelle se sont lancés les États.
2021 sera-t-elle une année propice à la « croissance verte » ? Plusieurs indicateurs vont dans ce sens. Les entreprises engagées dans le respect de l’environnement et du climat, la transition énergétique et les énergies renouvelables devraient continuer leur progression. La production d’électricité issue des énergies renouvelables a atteint un niveau record en France en 2020. La croissance devrait se poursuivre en 2021.
De nouvelles habitudes de consommation et de communication sont nées avec le Covid-19 : pour travailler à distance, communiquer avec ses proches, acheter ses produits de consommation courante, suivre des séances de sport en ligne… ces nouvelles habitudes vont perdurer. Le secteur des « nouvelles technologies » au sens large apparaît comme le grand gagnant de cette épidémie. Les différents volets de notre vie sont désormais digitalisés, du travail aux relations sociales, en passant par les cours en ligne ou encore les visites culturelles. Il est donc probable que les géants du numérique continuent de voir leurs actions s’envoler.
Quelles perspectives économiques dans un monde post-Covid ?
Le « monde d’après » sera-t-il celui de la « démondialisation » ? Rien n’est moins sûr. L’annonce de son déclin apparaît plus que prématuré. Un modèle économique aussi bien accepté et implanté à l’échelle mondiale ne s’incline pas aussi facilement. La pandémie aura en revanche mis en relief des fragilités inhérentes à la mondialisation. Les États vont chercher à reconquérir leur souveraineté dans certains secteurs économiques, mais cela prendra du temps. D’autant que l’essor des nouvelles technologies, accéléré par la pandémie et les confinements, favorise la délocalisation. De nombreuses tâches peuvent désormais être réalisées à distance, donc à l’étranger.
L’internationalisation des échanges a encore de beaux jours à vivre. Seule nuance : les échanges vont peut-être se jouer à une échelle plutôt régionale que mondiale. L’essor des productions « locales » ou « relocalisées » n’est pas (encore) en mesure de remettre en cause les anciens modèles économiques.
Peut-on dire que la mondialisation est à la veille d’un tournant écologique ? Les investissements dans le domaine de l’écologie (rénovation énergétique des logements, énergies vertes, transports collectifs…) vont prendre en valeur. Une chose est sûre : les secteurs et entreprises qui s’en sortent sont ceux qui ont à cœur d’innover, de tester et de se réinventer sans cesse, pour répondre aux mieux aux (nouvelles) habitudes des consommateurs.