Robin Rivaton et Vincent Pavanello dans leur essai « L’immobilier demain », prédisent l’ubérisation à grande vitesse de ce secteur. Pas de doute que le secteur de la pierre aura résisté le plus longtemps à la numérisation de son marché. Mais l’immobilisme de l’immobilier face à l’ubérisation n’aura qu’un temps. La digue va finir par céder. Et c’est maintenant, sous nos yeux. Cette transformation touche toutes les étapes du secteur, depuis la construction jusqu’à la vente, en passant par le financement. Par exemple, des intermédiaires se proposent déjà d’accompagner leurs clients du rendez-vous à la banque jusqu’à la signature chez le notaire, comme le propose le crédit immobilier Vousfinancer depuis quelques temps maintenant.
L’immobilier un secteur comportant de nombreux acteurs
Il existe des intermédiaires presque à chaque étape de la chaîne. Au départ, les promoteurs, à l’arrivée, les usagers, qui peuvent être propriétaires ou locataires. Entre les deux bouts de la chaîne, on trouve les constructeurs et l’industrie du bâtiment, avec tous ses sous-traitants, depuis les cabinets d’architecte, jusqu’aux industriels du ciment ou les terrassiers, les fabricants de fenêtres, de portes, de toits, les menuisiers, etc…
Une fois le bien en construction, et bien avant qu’il ne soit terminé, des agences vont entrer dans le circuit pour le vendre.
- S’il s’agit d’un immeuble de bureaux : il pourra rester entre les mains d’un investisseur, qui louera les surfaces aux entreprises. La location passera le plus souvent par une agence spécialisée dans l’immobilier d’entreprise.
- S’il s’agit d’une maison : elle aura parfois été commandée et financée par son propriétaire avant même sa construction. Le plus souvent avec le concours des banques, et des assurances. Inutile de préciser que ces dernières sont présentes tout au long du processus de construction, pour protéger les accidents, les vices de forme, les délais de livraison, etc.
- Dans le cas d’immeubles, ou de groupement de maisons : ils seront divisés en lots, fait d’appartements ou de maisons individuelles. Chaque habitation fera l’objet d’une vente négociée à un propriétaire. Ensuite, plus connue du grand public, il y a la revente ou la location, qui passe également par l’intermédiaire d’agences et des notaires. N’oublions pas la gestion des biens, leur aménagements, travaux d’amélioration, d’agrandissement, de rénovation, de mise aux normes (électriques, thermiques) qui se fera par un syndic de copropriété ou par des agences de gestion de biens.
Le Airbnb / Uber du … résumé par la concentration verticale
Avec ce qu’on a nommé hâtivement « ubérisation », mot passé à la mode en référence à la fameuse agence de taxis privés, et que l’on pourrait tout simplement appeler la numérisation, ou encore la révolution numérique, on assiste à une concentration verticale des secteurs d’activité. La première à faire l’objet de cette révolution numérique fut l’industrie du disque. Car le support même d’enregistrement et donc de diffusion de la musique était devenu immatériel. En vérité, le support physique n’a pas disparu mais il s’est multiplié à l’infini : la copie est évidente, très facile, incontrôlable par cryptage. Dès lors, la diffusion a totalement changé de mode.
La concentration est avant tout verticale : disparition des innombrables intermédiaires entre la production et la consommation. Dans le cas de la musique, il existe aujourd’hui des auteurs compositeurs diffusant eux-mêmes leurs productions sur le net pour y trouver directement leur audience.
Le bon coin immobilier : vers un effacement des agences immobilières
Pourquoi la révolution numérique de l’immobilier tarde-elle ?
Pour un secteur qui a de nombreux aspects physiques, la numérisation aura été plus longue : les matériaux ne sont pas numérisables, et les immeubles ne sont pas transférables de Paris à Tokyo via Internet. Cependant, l’immobilier n’échappe plus à la révolution numérique : elle se produit au niveau des entreprises de services. Les agences de vente et location, les banques, les assurances, et plus généralement tous les services qui font le lien entre la construction et l’usager final, l’habitant, vont passer par la moulinette numérique, comme récemment le secteur du droit.
Il existe déjà aux USA des agences qui rachètent votre bien lorsque vous êtes vendeur et se chargent elles-mêmes de le revendre, au lieu de seulement vous mettre en contact avec un acheteur. Elles prennent donc en charge à votre place deux risques : celui du prix de vente du bien, et celui du délai de vente.
Bientôt, vous serez sollicités pour louer ou acheter le bien qui vous correspond avant même d’avoir eu le temps de le désirer…